Médecin de famille de l’année : La Dre Louise Champagne, une inspiration pour la profession
19 juin 2019
NATHALIE VALLERANT – Le Médecin du Québec
Le Collège québécois des médecins de famille a décerné à la Dre Louise Champagne le prix Médecin de famille de l’année.
Des patients font dix heures de route pour la consulter. Ses collègues lui demandent conseil pour des situations délicates. Appréciée pour son écoute, son jugement et sa rigueur, la Dre Louise Champagne a été désignée Médecin de famille de l’année 2019 par le Collège québécois des médecins de famille.
« Louise met la barre haute en ce qui concerne la qualité des soins, et elle est d’un professionnalisme exemplaire, souligne la Dre Luce Pélissier-Simard, collègue de la Dre Louise Champagne au GMF-U Charles-Le Moyne, à Saint-Lambert. Elle a un respect profond des personnes. Il y a encore des patients de Sept-Îles qui viennent la voir sur la Rive-Sud de Montréal ! Et plusieurs infirmières veulent se faire suivre par elle. Cela en dit long sur la qualité de sa pratique. »
La Dre Champagne a travaillé sept ans comme infirmière avant de faire ses études en médecine. Quand on lui demande pourquoi elle a choisi la médecine familiale, elle est intarissable. « J’aime toucher à tout, soigner des gens de la naissance jusqu’à la fin de la vie, accompagner des familles. J’ai parmi mes patients trois générations d’une même famille ! J’aime aussi être une chef d’orchestre pour mes patients en m’assurant que tous leurs problèmes de santé sont pris en charge. »
Pour elle, le rôle du médecin est de guérir parfois, de soulager souvent et d’écouter toujours. « Ce n’est pas moi qui ai inventé cette formule, mais elle me parle beaucoup. L’aspect le plus important de mon travail, c’est d’écouter. Je n’arrive pas à voir mes patients en dix minutes et je n’y arriverai jamais. Être écouté, ça fait partie du processus de guérison. Cela fait du bien aux patients. »
La Dre Champagne a exercé douze ans au Centre hospitalier régional de Sept-Îles, tout en pratiquant dans un cabinet. Son travail était des plus variés : hospitalisation, urgence, psychiatrie, soins intensifs, suivi de grossesse, gériatrie, soins palliatifs, etc.
En 2004, la médecin de famille quitte la Côte-Nord pour le sud. Elle se joint alors aux équipes de l’Hôpital Charles-Le Moyne et du GMF-U Charles-Le Moyne. Elle exerce toujours dans cette unité d’enseignement, qu’elle a d’ailleurs dirigée de 2009 à 2017. Depuis deux ans, elle est également directrice adjointe du Programme de médecine de famille et de médecine d’urgence de l’Université de Sherbrooke.
À son arrivée dans le milieu universitaire, la clinicienne s’est découvert une passion pour la pédagogie et elle multiplie depuis les engagements. Elle donne notamment des cours aux résidents, agit comme médecin expert pour le Collège des médecins du Québec et préside le Comité de rédaction scientifique du Médecin du Québec.
De meilleurs soins pour les aînés
Le leadership de la Dre Champagne est au service du bien-être collectif, selon ses collègues du GMF-U Charles-Le Moyne qui ont posé sa candidature au prix du Collège québécois des médecins de famille. Ces dernières années, elle s’est beaucoup investie dans l’organisation des soins aux personnes âgées, en participant entre autres à la création des unités de formation clinique interprofessionnelles universitaires (UFCI-U) en soins à domicile et en CHSLD.
Ces unités permettent d’améliorer la formation des soins aux personnes âgées dans tous les programmes de la santé et des sciences psychosociales. « Le pharmacien, par exemple, va enseigner aux stagiaires en pharmacie, mais aussi aux résidents en médecine familiale, aux ergothérapeutes, aux infirmières praticiennes spécialisées et autres futurs professionnels de la santé, explique la médecin de famille de l’année. Et tous apprendront à travailler ensemble. » Différentes unités devraient voir le jour dans le réseau de l’Université de Sherbrooke d’ici quelques mois.
Celle qui compte parmi les rares médecins de famille à faire des visites à domicile enseigne également cette pratique aux résidents. « C’est un privilège d’entrer dans l’intimité des patients. Les soins à domicile doivent cependant être faits en équipe. Le travail interprofessionnel rend les soins à domicile et en CHSLD plus attrayants. »